L’assaillant de la Gare de Lyon, jusque là pas "violent" selon un prêtre, toujours en garde à vue

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La garde à vue du Malien de 32 ans qui a blessé trois personnes dont une grièvement samedi gare de Lyon à Paris, décrit par un de ses proches comme n'ayant "jamais manifesté de tendances violentes", était toujours en cours lundi.

Mis en cause dans cette enquête ouverte pour tentative d'assassinats, sa garde à vue était "toujours en cours" lundi vers 16H00 et "peut se poursuivre jusque dans la nuit", après avoir été interrompue près de 24 heures entre samedi et dimanche pour cause de passage à l'Infirmerie psychiatrique de la préfecture de police de Paris.

Une décision d'orientation sur les suites judiciaires pourrait être prise mardi matin.

D'ici là, "les investigations se poursuivent, afin d’évaluer notamment son intention, son degré de responsabilité pénale, et les qualifications qui peuvent être portées aux actes commis."

L'agression a eu lieu samedi peu après 07H30: l'assaillant a blessé grièvement un homme de 66 ans en lui portant un coup de couteau à l'abdomen et deux coups de marteau à la tête, selon une source policière.

Le pronostic vital de cet homme était "toujours engagé" lundi après-midi d'après le parquet.

Deux autres hommes, nés en octobre 1966 et février 2000, ont aussi été blessés par "des coups". L'un d'eux, touché à une main, est sorti de l'hôpital samedi soir. 

Le parquet a aussi évoqué lundi deux autres victimes : "une femme née en février 1999, qui était derrière le mis en cause lorsqu’il a mis feu à son sac, et après qui il a couru"; "un homme né en juin 1979, agent de sécurité, qui est également intervenu".

L'assaillant, de nationalité malienne, était "en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019 tout à fait valable", selon les documents d'identité trouvés en sa possession, avait indiqué samedi le préfet de police de Paris Laurent Nuñez. Ce titre lui permettait de voyager en France en toute légalité.

"Cabrioles"

 Selon les carabiniers italiens, le suspect a vécu jusqu'à 2021 dans un centre d’accueil géré par l’association catholique Agathon dans le village de Montalto Dora, au nord de Turin.

Inconnu des services de police français comme italiens, "il était suivi pour des problèmes psychiatriques mais il n’a jamais manifesté de tendances violentes", ont-ils précisé à l'AFP. 

Ce que corrobore Nicol Alfonsi, le prêtre de la paroisse de Montalto Dora. "Il est arrivé en Italie en 2016 sur une embarcation, avec d’autres migrants, à Pozzallo, en Sicile, puis a été envoyé à Turin et accueilli à Montalto Dora", raconte l'homme d'église à l'AFP.

"D'emblée, nous avons compris qu’il avait des problèmes de nature psychique. Il n’était pas violent mais parfois nous le trouvions en train de faire des cabrioles dans la rue. Nous l’avons présenté à un médecin et il semble que ses problèmes psychiques viennent d’une maladie passée. Une thérapie a été prescrite et depuis il était bien", assure le prêtre.

Selon lui, le trentenaire a obtenu l’asile en 2016 et un permis de séjour en 2017. "Il a alors travaillé comme ouvrier agricole". 

Le prêtre a parfois perdu de vue son protégé qui, selon la presse italienne, aurait ensuite vécu à Turin et travaillé dans un magasin de bricolage.

"J’ai été stupéfait" samedi "parce que quand il était avec nous, il n’a jamais témoigné la moindre violence. C'était un garçon joyeux qui s’entendait bien avec ses camarades et ne se droguait pas", assure le prêtre.

La police italienne, interrogée dimanche, a précisé que l'agresseur avait "obtenu un permis de séjour pour protection subsidiaire", une protection donnée par un Etat pour les personnes ne remplissant pas les critères de l'asile. 

Laurent Nuñez avait indiqué samedi que "des médicaments" avaient été retrouvés sur lui.

Les enquêteurs travaillent toujours sur un compte TikTok ouvert au nom de l'assaillant, sur lequel on voit un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras.

Sur l'une des vidéos, datée du 2 décembre 2023, l'auteur du compte écrit : "R.I.P. (repose en paix, NDLR) dans trois mois, qu'Allah m'accueille dans son paradis". Dans d'autres vidéos, il exprime notamment son ressentiment à l'égard de la France, faisant référence à l'intervention militaire française au Mali.

La Rédaction (avec AFP)

Crédit image : Shutterstock / NavinTar

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